samedi 12 juillet 2014


Exposition # GRANDE GUERRE
© Collectif Curry Vavart +Guest


« La langue française désigne d’un même nom l’expérience vécue, son récit fidèle, sa fiction menteuse et son explication savante ».

Jacques Rancière, Les Mots de l’histoire, ed. Seuil, 1992,  p.11






Si la connaissance historique dont nous attendons une certaine objectivité, se détourne de l'art et de la fiction pour des raisons méthodologique, l'ampleur des drames humains qui frappent l’histoire peuvent parfois faire vaciller la raison. La Première Guerre mondiale représente, de ce point de vue, un seuil : à l'aube du 20e siècle, les nations sont entrées dans l'air moderne des conflits armés de masse, et leurs atrocités ont changé d'échelle. Un siècle s'est écoulé, les derniers vétérans se sont éteints et cette commémoration centenaire pose, à l'avenir, la question de la transmission vivante de la mémoire, au delà de son récit historique.

# Grande Guerre, un mot clef et son marqueur, comme seul titre d'exposition : une économie de termes pour mieux mettre en avant les explorations sensibles proposées par les différents jeunes artistes ici réunis. Ceux ci se sont attachés à faire émerger l'intensité poétique au sein du processus de mémoire en proposant des éclairages originaux là où l'éloignement temporel tendrait à nous faire privilégier les formes relativement figées et réglées du discours historien. Ainsi, c'est bien au delà de la simple figuration, que citations, réappropriations et détournements de l'archive, fictions, réactivations, réinterprétations et ironie viendront étonner, voire dérouter les spectateurs de cette exposition ; mais nous rejoindrons Paul Ricœur dans "La Mémoire, l’histoire et l’oubli" qui affirme que l'événement-limite ne doit pas empêcher mais au contraire stimuler l'expérimentation de modes d'expressions alternatifs, dont les arts plastiques font partie.

Vincent Prieur, plasticien, co-curateur



Commissariat :

Serge Astréoud et Vincent Prieur

Partenariat institutionnel : Fort de Condé Chivres-Val, Conseil général de l’Aisne, Aisne 14-18 le Centenaire,  Mission Centenaire

Partenariat privé : Corégie Expo, Collectif Curry Vavart

Liste des artistes exposants : Exposants : Antoine AILLOT, Alpha, Alex ASTRÉOUD, Serge ASTRÉOUD, Laure BECQUIGNON, Beth-Anna, Christine P. CARVALHO, Stéphane CHAPUS, Anne DIETRICH Jacob DURIEUX, Marie GUILLON LE MASNE, Wilfried HISTI, Cyril LAMBERT, Steven LAMBERT, Warren LAMBERT, Élodie LOMBARDE, Guillemette MONCHY, Sébastien PETIT, Vincent PRIEUR, Nayel ZEAITER, Carine ZIMMERMANN




Alpha
né en 1989,

Les Jeux sont faits, rien ne va plus, 2014, acrylique,

L'art de la guerre ou la guerre de l'art, les deux sont étroitement liés. A qui appartiennent-ils vraiment si ce n'est à ceux qui savent les exploiter pleinement. 1914, une date parmi tant d'autres, rien d'autre qu'une partie d’échecs disputée en société. Quoi de plus savoureux que de contempler une armée de pions s’entre-tuer sur un échiquier. Ils n'ont de buts que ceux imposés par leurs stratèges, or, comme Dostoïevski disait, "l'homme est une créature légère et illogique : semblable au joueur d'échecs, il n'aime que le processus du but à atteindre, non le but lui-même".




Alex ASTRÉOUD
né en 1987,

Char, 2014

Le squelette lacunaire et fantomatique d’un char semble surgir de terre. Réalisé à échelle réelle, cette reconstitution de bois simplifiée et silencieuse laisse apparaître sa modeste qualité de décors et s’efface devant le cadre historique du Fort de Condé.


Serge ASTRÉOUD et Jacob DURIEUX


Diplôme d'embusqué, anonyme, 2014 reproduction d'une carte postale de la Grande Guerre

Reproduction à grande échelle d'une carte postale qui fut éditée pendant la Première Guerre mondiale, pour fustiger et dénoncer « ceux de l'arrière », qui échappèrent au front et passèrent pour lâches. Document tiré du Roman-Photo de la Grande Guerre, de Serge Seyons, éditions Hier et Demain, 1976, aimablement prêté par Jacob Durieux, anthropologue.




Serge ASTR֤ÉOUD
né en 1983,

Tranchées, 2014, diptyque, médium, métal et contreplaqué,

Tableaux-reliefs figurant un paysage de tranchées stylisé, par la succession d'épaisseurs de bois.



Beth-Anna
née en 1983,

We on the Horizon: No Man's Land, 2014, huile sur bois,

Expatriée, je navigue « entre deux eaux » comme de nombreuses autres personnes aujourd’hui. Nous, les nomades modernes, sont le résultat des guerres d'antan, de la globalisation, du métissage, de la poursuite de nos destins. Les frontières invisibles peuvent nous faire basculer très vite sur le terrain entre deux camps, le « no man’s land », où ni nos origines, ni nos badges, ni nos treillis ne nous protégeront. L’homme donne sa vie pour sa terre, pour son pays. Chacun veut se construire, chacun veut son lopin. Notre chez soi reste précaire; il peut se vaporiser dans l’air d’un souffle. Mais notre chemin vers l’aboutissement de son existence ne vacille pas. L’oeuvre  No Man's Land , de la série  We on the horizon , est le reflet de ce rêve commun à chacun qui n’est encore qu’illusion à poursuivre d'un horizon à l'autre.

www.bethanna.fr





Christine P. CARVALHO
née en 1981,

Morceaux de bravoure, 2014, dessins, mine graphite sur papier
Morceaux de bravoure est une "installation" de six dessins confrontant deux motifs. L'un est lié au territoire, l'autre à son occupation. Dans la guerre, comme dans le dessin, il y a ce défi qui consiste à affirmer une présence au sein d'un espace.
Ici, les traits incisent la surface à la recherche d'une image, d'une situation, d'une atmosphère évoquant l'intérieur des tranchées.


Stéphane CHAPUS

Couronne de balles, 2010, technique mixte, Collection particulière Alice Garnier Jacob,

Stéphane Chapus est réalisateur d' accessoires. Lorsque nous partagions un atelier, je lui demande de me fabriquer une "robe de bal" , il manque de temps (ou bien il ne comprend pas ma demande!?) et m'offre une couronne de balles.

Alice Garnier Jacob


Anne DIETRICH
née en 1986,

Souvenirs d’Irène, 2014, photogrammes argentiques non fixés,

À l’origine de ce travail se trouve une découverte dans une brocante, celle d’un vieux carnet à la couverture de cuir tachée. Une enveloppe glissée entre deux poèmes contient une lettre écrite en vers, envoyée à Irène depuis le front en 1916, ainsi que deux feuilles d’arbre séchées qui ont été presque entièrement évidées. Le presque figure un mot : « Souvenirs » pour la première, « Irène » pour la seconde. Aujourd’hui, Irène n’existe plus, et les souvenirs se sont effacés. Les nervures des
feuilles elles-mêmes, si fragiles, commencent à se défaire. À travers les photogrammes non fixés, c’est une mise en lumière de la perte du souvenir qui est proposée. La lumière, qui a permis la constitution de l’image photographique, est aussi ce qui va provoquer la ruine de l’image. À terme les mots deviendront illisibles, mangés par le soleil qui rythme les jours, à commencer par ceux du centre qui figurent le point de rencontre, le souvenir d’Irène.






Wilfried HISTI
né en 1974,

Soldats Inconnus : L'énucléé, Le perforé, L'éclaté, Le consumé,  Le noyé, L'enseveli, L'asphyxié, Le porté disparu, 2014, huile sur médium, 

Le corps du soldat inconnu inhumé sous l'arc de triomphe fût choisi parmi huit corps de soldats ayant servi sous l'uniforme français, mais qui n'avaient pu être identifiés. 

La série Soldats Inconnus propose huit portraits de soldats morts au combat, de huit morts différentes, sélectionnés à partir d'une liste de soldats ayant fait l’objet d’une citation accompagné d'un portrait photographique
Il s'agit pour chacun de partir d'un portrait de soldat dont l'identité, les faits de guerre et la mort sont connus, et de les rendre inidentifiables par la représentation même de leur mort pour en faire des soldats inconnus. 

Tandis que le soldat inconnu incarne les soldats morts au combat en exposant un corps anonyme pour lui donner une identité universelle et reconnaissable, ces portraits de soldats inconnus, à l'inverse, partent d'individus dont l'identité a disparue, de  simples corps qui n'ont plus comme visage que celui que leur a laissé les atrocités de la guerre.




LAMBERT Cyril
né en 1974,

Forêt d'entonnoirs, mai 2014

Survivant I, fusain sur papier
Survivant II., acrylique et pierre noire sur papier
Cratère I.,50x65, fusain sur papier
Cratère II., fusain et pierre noire sur papier

Les forêts broyées sur la ligne de front présentent l'image vivante-survivante de la folie furieuse déchaînée sur les sacrifiés des tranchées.

www.cyril-lambert.com




LAMBERT Steven
né en 1984,

LAMBERT Warren
né en 1986,
https://vimeo.com/warrenlambert

Le Soldat Inconnu, 2014

Françallemagne, 2014,

Vidéos (noir et blanc, couleurs): 3 min 50 sec et 3 min 14 sec


Chercher quelque chose sur la première guerre mondiale.
Internet étant l'outil de la vitesse, les deux propositions qui suivent sont le fruit de cette course aux images et à la connaissance éclaire :
pour la première, une simple boucle sur un sourire. Pour la seconde, quelques archives du retour de la guerre couplé avec le retour à la guerre d'un jeu vidéo récent.


Le Soldat Inconnu,


Image d'un soldat riant face caméra et trouvée au hasard d'un docufiction controversé diffusé sur France 2. 
Quelques effets de montage pour simplement tenter de ré-insuffler un vertige...

Françallemagne,

Le retour de la guerre. Les nouveaux monstres: nouveaux visages et nouvelles anatomies.
Le leg et le jeu vidéo. Faire dialoguer ces deux régimes d'images...

https://vimeo.com/warrenlambert




Élodie LOMBARDE
née en 1983,

Envelopes Strips, 2012, enveloppes cousues

Les suspensions d'Enveloppes strips sont dirigées par le poids. Le poids qui dessine la forme n’est pas seulement une question de lourdeur physique mais également un poids visuel, une masse sculptée où se révèle la dimension symbolique, dense et lourde de la correspondance, une référence possible aux émouvantes lettres de poilus

www.elodielombarde.com




Élodie LOMBARDE
née en 1983

How to be a hero, 2012/2013, mouchoirs en papier cousus,

How to be a hero met en scène une abdication en jouant sur le champ lexical et plastique de la défaite. Par sa référence à la réddition et par l'utilisation du mouchoir en papier renvoyant à la tristesse ou à la maladie, How to be a hero cumule les références aux malchanceux, aux victimes, aux laissés pour compte et à la fragilité. Le drapeau blanc en mouchoir en papier se hisse comme un étendard pour les perdants.

www.elodielombarde.com



Sébastien PETIT
né en 1977,

WARGAME, mai 2014,
J'identifie la guerre comme un jeu de stratégies défini par des règles. Un jeu d'équipe telle que le football se révèle être le sport idéal, populaire et national…  l'arène en est la scène. En guerre ou en jeu, on use de codes et de conventions. Des positions hiérarchiques sont édifiées, chacun son rôle et sa place afin d'orienter la direction et la coordination de ses actions pour atteindre un objectif. Ruses et tactiques régulières doivent être utilisées de manière alternées afin de paralyser l'ennemie, de le déstabiliser psychologiquement ou tout du moins "l'handicaper". Sur le terrain …à chacun sa technique, ses méthodes et stratagèmes, ses tours de passe-passe pour déjouer son adversaire.
Numéro 35: « Les stratagèmes entrelacés »
Transforme la force de l'ennemi en faiblesse ;
conduis-le jusqu'à ce que son orgueil le fasse chuter.  Un jeu de stratagèmes liés amène ton ennemi à la défaite.
Extrait du traité «Les 36 stratagèmes»
« En 1939, sur un marché de Chine du Nord, un officiel du Guomindang découvre un livre de recettes d'immortalité. A la fin de l'ouvrage se trouve un court traité de stratégie : Les 36 stratagèmes. Ce recueil secret datant probablement de l'époque de la dynastie des Ming (1366-1610) offre un tableau exhaustif de toutes les ruses et des différentes méthodes, accompagnées de commentaires, qui permettent de les interpréter en termes de stratégie militaire. Manuel de guérilla ou traité de philosophie inspiré du Livre des mutations (Yijing), il permet de faire face à toutes les situations conflictuelles, et de l'emporter sur l'adversaire, jusque dans les batailles presque perdues : Rien dans les mains / Rien dans les poches / Ruse des mauvais jours / Ruse des ruses / Le Yiking dit: « A la frontière en force et faiblesse. »







Vincent PRIEUR et Laure BECQUIGNON
nés en 1983,


Uniforme militaire haute visibilité, 2014, vêtements et dispositifs haute visibilité, casque, chaussures de combat, réplique d’un fusil Famas présentés sur un mannequin

Ce prototype d’uniforme militaire haute visibilité renverse le principe du camouflage, et questionne, en s’appuyant sur cette hypothèse, le rôle d’une force armée dont la fonction serait d’agir dans l’hypervisibilité. A l’inverse, la Grande Guerre fit basculer les uniformes des belligérants dans la modernité du camouflage, témoins les premiers soldats français mobilisés sur le front qui abandonnèrent très rapidement les képis et pantalons rouge garance du siècle passé. Ceux-ci les désignaient comme des cibles idéales pour les allemands.






Vincent PRIEUR
né en 1983,

Tête casquée, 2014, casque Adrian, peinture et acrylique, terre, écharpe et bonnets présentés sur une tête de mannequin

Un casque Adrian en très mauvais état, maladroitement repeint en un bleu ciel brillant - qui évoque plus la couleur des casques bleus actuels que le bleu horizon de la Grande Guerre- est présenté sur une tête de mannequin, portant bonnet et écharpe. Le casque est recouvert de boue, reconstitution du geste initial des soldats français alors tout juste mobilisés, qui camouflèrent ainsi, au début de la guerre, un casque dont la peinture trop brillante les signalait à l’ennemi. Un bricolage pour survivre qui peut faire penser aux uniformes improvisés, parfois anachroniques, des soulèvement populaires, des armées non régulières, ou des milices révolutionnaires, souvent composé du matériel récupéré des conflits passés.





Vincent PRIEUR
né en 1983,

Super Héros de la Grande Guerre, 2014, encre, acrylique, gouache et aquarelle sur papier

Proposition visuelle décalée d’un Super Héros de la Grande Guerre, dans le registre des comics américains et du très patriotique Captain América.



 

Vincent PRIEUR
né en 1983,


Tranchées, 2014, Diptyque présentant une aquarelle réalisée par Réné ADAM, Bois Gaspard, 11 juin 1918 et une impression laser de capture d’écran du jeu vidéo réalisé par BlackMill Games, Verdun, 2013, FPS pour PC

Diptyque rassemblant deux points de vues d’une tranchée aux abords d’une forêt, le point de vue du soldat-peintre dépeignant son trou à la fin de la guerre, s’échange avec le point de vue du gamer en ligne jouant au seul jeu-vidéo consacré à la Grande Guerre actuellement disponible sur PC. Deux expériences différentes contribuant chacune à l’élaboration d’une mémoire historique mêlant fiction et réalité.


 

Vincent PRIEUR
né en 1983

Course, 2003, acrylique sur toile

Où l’on fait face à un poilu figé en pleine course dans un paysage vides et désolé.



Vincent PRIEUR
né en 1983,

Mémorial, 2014, acrylique sur toile - photographie d’un poilu - portait d’un homme mobilisé - vase-obus, objet d’art de tranchée, dates inconnues, anonymes,

Le visage d’un poilu portant un masque à gaz se détache sur un grand et vieux drap beige, suggérant autant l’apparition religieuse que l’étouffant gaz moutarde. Au pieds de cette toile lâche et fragile, plusieurs objets d’époques, photographie et portait de soldats, art des tranchées donnent à cette oeuvre la forme d’un reliquaire honorant la mémoire d’un martyre fictif, fleuri d’une rose en plastique.




Vincent PRIEUR
Né en 1983,

Soldat au Famas, 2006, encre sur papier,

Ce dessin sombre à l’humour douteux, représente un soldat français à notre époque, debout et hagard, horriblement blessé par son fusil Famas, étrangement enfoncé dans sa bouche. Si le cadre commémoratif de cette exposition nous invite à penser aux gueules cassées des soldats de la Grande Guerre, ce dessin faisant référence à une hypothétique situation de conflit armé actuel nous rappelle que les horribles blessures laissées par les armes n’ont pas d’âge et qu’elles laissent sans voix.




Vincent PRIEUR
né en 1983,

Zombie-Walk, Paris 2013, 2013, photographie numérique,

Un zombie tout droit sorti des tranchées de la Grande Guerre s’est glissé dans la Zombie-Walk, qui s’est déroulée à Paris le 12 octobre 2013. Cet événement festif rassemble chaque année plusieurs milliers de personnes, fans des films de ce genre, déguisées et maquillées en zombies, au cours d’une marche post-apocalyptique.


Carine ZIMMERMANN,
née en 1973,

La douleur pour linceul, mai 2014, métal soudé, lampes électriques, tissus

Évocation des âmes meurtries des soldats morts par la guerre ; par un travail impressionniste et sensible.

tiré du poème :

souviens toi ..!
Quand grondaient  les canons
D'autres avancèrent pendant que d'autres mouraient  au front .
C'était la grande guerre
Et quand l'apocalypse c'est  fait Maître ,
De l'oeuvre des hommes , dans les tranchées de l'enfer .
A tant de mutineries , que nulle prière
Pouvaient  adoucir dans le froid de l'hiver ...

Quand grondaient  les canons
L'écho sonnait  la mort ,
La douleur pour linceul , témoin d'un triste sort
Ils étaient  là par milliers étendus sur le sol
Mortellement touchés , sous ce poids , nos cœurs encore  en frissonnent
Massacre et cruauté l'homme c'est fait indigne
D'être fils de l'humanité  et l'assassin de tant de victimes .

Quand grondaient  les canons
O ! ciel toi qui veillait  sur l'ombre des tranchées
Baïonnette au canon et de  la boue sous leurs  pas
Hommage à ces  soldats , enfants de la patrie
Témoins de cette guerre et d'espoirs maudits
Renaissez de vos cendres en ce saint centenaire
Et restez à jamais les ombres de cette grande guerre

Marie Quilichini

www.Design-ls.com



Guillemette MONCHY
née en 1982,

Percées, 2014, fusain,

Avant tout, il y a les photographies de paysages saisies juste après le combat (documents, mais aussi cartes postales). Des arbres calcinés dessinant un paysage ouvert et éventré par la seule force d'une guerre.

Ensuite sur le papier, remplacer la cendre par la poudre de fusain, gratter et révéler un paysage fantôme, un écho des images qui nous ont traversées.




Fred LEGRENIER
né en 1961,

Gramophone  Métallik 2, hommage à l'artisanat de tranchée" 2013, insertion d'un mécanisme de gramophone dans un obus.  

Pour la mémoire de nos grands pères la musique se substitue au grondement du canon.



Pierre TECTIN
né en 1983,

Déterrage (composition 1&2), 2014, technique mixte

Cette série d'objets assemblés, bricolés renvoient à la fois à un processus de décomposition et de création. Ces morceaux d'histoire que l'on trouve en parcourant les sites archéologiques sont en transitions, chargés de vécu, ou détournés pour reprendre une place parmi notre environnement contemporain.




Guillaume Lapie 
né le 20 avril 1978,
Dernières Cartouches , Mai 2014, Tirage Argentique réalisé par l'auteur. Au format 48x48, Papier Baryté. 
Mise en scène, Bataille de Crouy Janvier 1915



Nayel ZEAITER
né en 1988,

Le vol du cadavre de Pétain, 2014, impression numérique,

Le vol du cadavre du maréchal Pétain a eu lieu en 1973. Aujourd'hui perçu comme un simple fait divers, cet événement particulièrement singulier est la synthèse de trois périodes du XXe siècle : La victoire de 1918, le gouvernement de Vichy et le terrorisme des années 70.
Dans le cadre d'un travail éditorial de vulgarisation de l'histoire de France, Nayel Zeaiter propose de revenir sur cet événement en l'expliquant par le biais d'une affiche didactique.

www.editions-comprendre.com

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